Nous avons eu toutes les peines du monde a faire classer son affaire de l’enlevement des chevaux. Ce n’est pas la mort qui m’effraie, c’est de monter sur un echafaud ignoble, d’etre livre vivant a la risee et aux avanies de cette populace que, si longtemps, j’ai vu trembler devant moi; voila ce qui trouble mes derniers moments, et me rend triste. Mais Grondard assure qu’il a dit simplement: C’est moi qui l’ai tue . quelque prefet peut-etre? –Mieux que ca! –Oi! un general? –Mieux que ca! –Le fils du president de la Republique? –Mieux que ca! –Noum de pas Diou, fit Maurin, si par malheur il y avait encore des rois, je dirais: le roi? Et il ajouta philosophiquement: –Je crois que je leur porte bonheur a mes femmes. .
Du reste rien ne m’etonne.
Et les preparatifs ne se terminent pas.
Parler seul, c’est comme d’ecrire une lettre qu’on n’envoie pas. A quel heureux hasard devons-nous le plaisir de vous voir, homme range? –Votre retour a Paris, mademoiselle, y est pour beaucoup, repondit Fernand en souriant. Eh bien, qu’avez-vous de nouveau, Maurin? –Voici: nous craignons, n’est-ce pas, la candidature Poisse? –Oui, dit Cabissol; c’est un faux republicain qui fait le jeu des adversaires dont il aura les voix, outre une partie des notres, diminuant ainsi les chances de Verignon.
Le bandit venait de se reveler; le guerillero, apres l’eclat auquel l’avait emporte son avarice, n’avait plus de mesures a garder vis-a-vis de celui qu’il pretendait depouiller d’une facon si audacieusement cynique. Et tu ne lui dis rien de plus? reprit Orsini. Passez au large.
. . Le comte de la Saulay, votre ennemi particulier, est en notre pouvoir, mais comme il est Francais et qu’il y a certaines considerations a garder, le general a decide de l’envoyer, sous bonne escorte, a notre illustrissime president. Caballeros, leur dit-il en les saluant gracieusement, je regrette que les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons malheureusement places, ne me permettent pas de vous rendre immediatement la liberte; du moins, j’essaierai, par tous les moyens en mon pouvoir, de vous rendre douce une captivite qui, je l’espere, ne sera pas de longue duree.